Chers compatriotes,

La législature se termine… La date des élections générales est maintenant fixée… La liste des candidats et les manifestes électoraux seront bientôt publiés…

C’est la moment pour chaque citoyen/ne de prendre un peu de recul (ce qui n’a jamais été facile à Maurice) et de décider, selon sa circonscription, pour qui et pour quel parti il/elle veut accorder son vote.

Nous vous invitons à vous livrer, avec nous, à un examen de la situation dans laquelle se trouve notre pays, et de tenter d’établir quel choix électoral sera le plus opportun pour nous-mêmes, pour notre pays et pour son avenir. Nous ne prendrons pas la liberté, pour ce faire, de vous conseiller pour quels candidats spécifiques voter, mais seulement de faire ressortir des questions qui pourront contribuer à vous faire choisir le plus judicieusement possible.

Les événements de cette semaine nous montrent maintenant très clairement que Maurice, sans un vote vraiment opportun de votre part, se dirige droit vers un régime autoritaire, confiscateur de nos libertés élémentaires, qui finira sans aucun doute dans une dictature et un État complètement dégénéré.

Si c’est ce que, inconsciemment, vous voulez laisser se produire, alors que ceux d’entre vous qui votent depuis 50 ans pour les candidats bénéficiant de vos préférences communales continuent à le faire. Laissez de côté votre raison, votre sens critique, votre mémoire de la façon que les hommes politiques qui vous demandent votre voix se sont comportés envers vous dans le passé, et leur vraies compétences, s’ils en ont. Laissez aussi de côté l’attitude qu’ils ont adoptée envers leurs adversaires, leur renoncement à servir les intérêts supérieurs du pays en bien des circonstances, leurs comportements opaques, pervers et immoraux (du moins pour certains d’entre eux) ainsi que tout ce qu’ils n’ont pas entrepris qui aurait pu faire avancer le pays, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan social, politique, moral, environnemental et sanitaire.

Par contre, si vous estimez que nous, les Mauriciens, nous méritons bien mieux que la façon dont nous traitent les politiciens locaux depuis 1968, alors il faut que vous compreniez que rien ne changera sans certaines décisions et certains choix bien précis de notre part. Il faut que vous compreniez que, sans un réel changement sur le plan politique à Maurice, notre avenir va s’assombrir davantage, et que nous en serons les grands perdants.

Pour un pays en développement comme le nôtre, le système politique reste élémentaire et peu évolué. Commençons donc, si vous voulez bien, par faire ressortir certains éléments qui caractérisent le contexte politique local.

  1. Maurice n’est pas un bon exemple de démocratie représentative. Le gros du peuple ne possède pas la maturité nécessaire capable d’assurer des élections et des alternances basées sur les meilleurs choix de développement. Les politiciens ont une marge de manœuvre considérable, et les contre-pouvoirs sont d’une grande faiblesse. Les médias traditionnels sont supposés représenter un quatrième pouvoir, mais à Maurice ceci est un leurre. Ainsi, la quasi-totalité des organes de presse sont entre les mains de « pouvoirs occultes », dont les représentants se retrouvent à la direction de ces journaux. Il serait facile de les identifier nommément : ils se livrent à de la censure, à de l’auto-censure, et ils ménagent systématiquement ceux qui défont la méritocratie à Maurice (jamais critiqués, ceux-là).
  2. Dans le pays, le jeu démocratique est faussé au départ par un multiculturalisme qui accorde la priorité de la représentation dans les instances parlementaires du pays non pas aux idées et aux programmes politiques, mais à l’élection de représentants des différents groupes composant la communauté, quelles que soient leurs compétences intrinsèques. Les élections sont l’occasion de montrer son appartenance à tel parti et à tel candidat plutôt que pour d’autres, et elles se résument à des « matchs », ou des vendettas, si vous préférez. Voilà notre style de démocratie à nous.
  3. Les politiques suivies manquent totalement de cohérence, quel que soit le parti concerné. La nature de la politique menée et des mesures prises s’étale sur la gamme complète des possibilités : socialistes, sociaux-démocrates, libérales, conservatrices et réactionnaires. Et le personnel politique en profite depuis toujours pour laisser « le bon peuple » ignorant des notions, des références et des comportements élémentaires indispensables à la conduite de politiques efficaces, honnêtes et sincères bénéficiant à tous. De toute façon, que comprendrait-il à tout cela, avec le niveau d’éducation qu’il a reçu ? Consultez les posts courants de Facebook : ils en disent bien long sur le niveau intellectuel moyen qui prévaut dans le pays. Ainsi, tout esprit objectif, neutre et avisé ne peut manquer de constater combien notre communauté nationale s’est appauvrie intellectuellement, à presque tous les points de vue, depuis l’indépendance. Le désordre mental que continuent à afficher de nombreux Mauriciens est tout simplement effarant.
  4. L’éducation politique d’une majorité de l’électorat reste à faire: elle n’a pratiquement aucune connaissance de tout ce qui compte vraiment en termes de structures, de fonctionnement et de garde-fous d’une démocratie représentative, et elle ne comprend pas quelles mesures il faudrait prendre pour provoquer un assainissement de notre vie publique. De plus, cette majorité de l’électorat pèche par son incapacité à déterminer la valeur exacte des candidats qui lui demandent son vote. À chaque consultation, la majorité des votants montre combien il lui manque une juste appréciation des hommes/femmes politiques et de leurs actions, un sens critique, une bonne mémoire des faits passés et l’utilisation de la raison plutôt que de l’émotion dans ses choix. Très peu d’examens critiques ont lieu chez les électeurs de notre grand village national : ils sont dépourvus du recul nécessaire à la juste appréciation des hommes et des situations.
  5. Les conséquences de cette situation, qui s’affiche en permanence, sont extrêmement graves et pénalisent lourdement notre développement politique, économique, social et intellectuel. À Maurice, 50 ans après l’indépendance, nous évoluons toujours dans le pays à un niveau élémentaire : ainsi, dans l’île, l’immoralité, la lâcheté, la léthargie, l’incivisme, la violence, les trafics de toutes sortes, le désordre et la saleté sont de plus en plus visibles et ont libre cours. Les décisions courageuses nécessaires au redressement sont rares et les besoins de changement dans tous les domaines de notre vie en commun restent immenses.

Nous sommes en 2019, et les meetings publics se passent toujours à critiquer les adversaires, plutôt que formuler des propositions de gouvernement à venir précises. Les politiciens le savent : les programmes n’intéressent pas l’électeur moyen, alors qu’ils sont de loin la plus importante considération qui devrait permettre au votant de faire son choix. Pourquoi les politiciens passent leur temps à critiquer leurs adversaires : le peuple n’est-il pas assez intelligent pour évaluer les performances de ses représentants lui-même ? Est-il à ce point imbécile ?

La triste réalité, c’est que tous les politiciens depuis 70 ans ont systématiquement refusé d’éclairer la communauté et de lui donner une éducation, fût-elle élémentaire, sur le civisme, le devoir citoyen, la contribution à la vie de la Cité et l’égalité devant la loi. Pour des raisons claires, d’ailleurs : ça fait perdre des voix ! Le politicien ne demande jamais d’efforts à sa clientèle. Il la flatte et (surtout à Maurice) il se montre généreux à son égard. Ainsi donc, aujourd’hui encore, il reste encore à un grand nombre de Mauriciens de découvrir ce que sont le respect de soi et des autres, la dignité, le sens des responsabilités, la sincérité et l’honnêteté, en somme beaucoup de qualités toujours absentes non seulement chez nombre d’entre eux, mais aussi chez la plupart des politiciens eux-mêmes et de ceux chargés d’une fonction publique quelconque.

Passons maintenant au jugement que l’on peut porter sur les principaux hommes politiques dirigeants de partis qui expriment le souhait de se faire élire ou réélire pour représenter le peuple à l’Assemblée.

  1. Pravind Jugnauth, une catastrophe nationale

À l’exception des Mauriciens obnubilés par la personnalité de ce triste individu, qui ont la ferme intention de lui exprimer leur vote (et avec lesquels ce n’est même pas la peine de discuter), tous les citoyens tant soit peu avertis savent bien que la législature qui se termine actuellement est la pire et la plus néfaste que nous ayons connue depuis toujours.

Le père et le fils Jugnauth terminent leurs mandats respectifs sur un bilan des plus négatifs qui soit, tant sur le plan de l’immoralité, de l’indécence, du gaspillage, de l’abus de fonds publics, de l’augmentation de la dette nationale, de l’insécurité, de la vente des drogues dures, de la restriction de plusieurs libertés et de la disparition des quelques rares références qui nous restaient en matière de gouvernement et de justesse dans les comportements.

De plus, comme chacun sait, la personnalité du fils Jugnauth n’est pas très affirmée, comme il l’a montré dans beaucoup de circonstances. Sa capacité à gérer certaines situations délicates a été quasiment nulle. Sa faiblesse comme Premier ministre et leader de parti est patente.

Refaire de cet individu très moyen encore une fois un Premier ministre serait condamner irrémédiablement notre pays à poursuivre la voie décadente des abus de pouvoir, du népotisme, de l’autoritarisme, du trafic d’influence et du laxisme complet. Nous avons le devoir moral de faire partir ce petit opportuniste qui exploite le manque de discernement d’un grand nombre de nos compatriotes pour nous imposer sa démagogie, ses promesses non tenues, ses contradictions (inspirées de son père), ses projets populistes extrêmement coûteux, sa censure inquiétante et ses financements et transactions obscurs. Nous avons le strict devoir de ne jamais l’élire encore à la tête de notre pays.

En somme, le père et le fils Jugnauth ont sapé – encore plus que ne l’avait fait auparavant Navin Ramgoolam – les fondements de nos institutions, ils ont bâti un système parfaitement indécent constitué de népotisme, d’opacité et d’usurpation de leurs rôles, de l’imposition renforcée du langage politiquement correct et d’un autoritarisme insidieux qui restreint les libertés fondamentales, dorénavant encore mieux installé qu’avant dans l’île grâce à eux. Ils sont maintenant devenus clairement deux dangers pour la survie de notre démocratie.

Avec eux, notre pays s’enfonce de plus en plus. Avec eux, de nouveaux sommets de la défiance sont régulièrement atteints et tout cela devient dangereux pour notre vivre-ensemble et la perpétuation de notre stabilité sociale. Songez un instant combien plus rapidement nous aurions pu avancer si nous n’avions pas à composer avec des politiciens de troisième division, des décideurs prenant des mesures incohérentes, des sous-fifres sans dignité, des lèche-bottes léthargiques et des truands de tous bords qui profitent du laxisme ambiant.

  1. Navin Ramgoolam, l’homme autoritaire et immoral, un petit parvenu dilettante

Nous avons eu l’occasion de qualifier Navin Ramgoolam et ses (in)actions au cours des trois mandats que le peuple lui a confiés depuis 25 ans. Cet individu est un narcissique, toujours très content de lui, qu’entourent des sous-fifres, des sbires et des videurs. Dans un pays normal, avec une politique fonctionnant normalement, il aurait été renvoyé de son parti depuis bientôt cinq ans. Mais voilà, nous sommes à Maurice, et ce pédant s’est permis d’insulter les électeurs de Triolet en 2015, pour avoir mal voté, comprenez pour n’avoir pas voté pour lui en nombre suffisant.

Comment peut-on refuser de voter pour ce grand Seigneur ? Intolérable, inacceptable, n’est-ce pas ?  Voilà, chers lecteurs et lectrices, la conception que se fait ce cher fils de S. Ramgoolam de la démocratie et des élections. On n’a pas le droit de ne pas voter pour lui ! C’est un homme tout à fait indispensable pour le pays, point à la ligne.

Passons quand même aux choses qui comptent pour l’avenir du pays.

Mais avant, posons-lui une question qui nous taraude depuis 4 ans et plus. La voici ! Si au début de 2015, il se trouvait l’équivalent de 220 millions de roupies dans son coffre-fort, quel est le montant exact des différentes devises qui s’y trouvaient juste AVANT les élections de décembre 2014, vu qu’une élection coûte des centaines de millions de roupies ?  Rs 500 millions ?  Rs 600 millions ?  Ou peut-être Rs 800 millions ?  Aurons-nous jamais cette information ?

Et si, d’après son dire, le Parti travailliste n’était pas dûment enregistré en 2014 en tant qu’association (un parti fantôme donc, du point de vue juridique), combien M. Ramgoolam doit-il donc personnellement à la MRA ?

Navin Ramgoolam est connu à Maurice comme l’homme aux nombreux visages et comportements condamnables :

  • L’homme politique, qui passe son temps à critiquer ses adversaires sans venir de l’avant avec un programme exhaustif, leader d’un parti d’où la collégialité inexistante (« Moi ki décidé ! »),
  • L’homme réel, c’est-à-dire l’orgueilleux, le parvenu, le jouisseur, l’autoritaire et l’abuseur de ses fonctions. De la part d’un homme qui n’est pas une personnalité publique, ce n’est pas grave. D’un individu ambitionnant de redevenir Premier ministre, sa réelle personnalité et ses comportements renseignent sur son compte et doivent être surveillés.
  • Le franc-maçon, qui s’entoure et privilégie autour de lui ses « frères » et « sœurs » francs-maçons et franc-maçonnes au détriment de la méritocratie. Comme nous l’avons indiqué récemment, il a contourné les intérêts supérieurs de notre pays pour favoriser l’un de ses frères dans l’allocation d’un contrat portant sur l’acquisition d’équipements destinés à un bien de l’État.
  • Le rejet du principe immuable de la propriété privée : l’octroi de terres de l’État pour le bénéfice d’un religieux, en trahissant le système de base de la propriété foncière dans le pays.
  • Le favoritisme montré envers sa maîtresse dans l’allocation d’un espace à l’aéroport de Plaisance, en renonçant à soumettre cette allocation à un processus de soumission d’offres ouvertes au plus offrant, reniant ainsi le principe sacro-saint de la saine compétition dans le secteur des affaires.
  • L’obligation faite à un membre du corps judiciaire de venir enregistrer son ‘gagging order’ (l’obligation de silence) un samedi matin en Cour, craignant que la presse ne révèle un aspect fondamental de sa vie privée démontrant son infidélité et ses dérives morales.
  • L’individu a une grande réputation (confirmée par les faits) comme dilettante spécialisé dans les tergiversations, l’attentisme, l’indécision et les remises à plus tard. En cela, il est le digne fils de son père. Les décisions qui pourraient prendre 5 minutes à d’autres prennent 5 mois avec lui, et parfois il n’y a aucune décision de prise. Ainsi, l’on ne sait toujours pas dans quelle circonscription il sera candidat. Typique !

Enfin et encore plus important que tout le reste, à cause de ses comportements immoraux, Navin Ramgoolam n’a plus d’autorité morale et ne peut plus prétendre occuper un poste public important à Maurice. Dans un pays où le comportement des hommes publics doit être exemplaire à tout instant, vu que le peuple doit s’en inspirer pour sa propre conduite, il a failli lamentablement à sa mission. Il doit s’en aller, définitivement, car il est devenu un poids lourd pour le Ptr, un handicap qui risque de coûter bien cher à TOUTE l’île Maurice en permettant au MSM de traverser !  C’est Arvin Boolell qui doit prendre le leadership du parti pour battre Pravind Jugnauth.

  1. Paul Bérenger, ou la pureté virginale subitement retrouvée

Aux dernières nouvelles, depuis peu, Paul Bérenger et son MMM sont redevenus le choix parfait pour la prochaine consultation populaire. Rien que ça !

Peuple de Maurice, où est donc ta mémoire ? Comment ne te souviens-tu donc pas que les intentions des politiciens ne valent pas grand-chose à Maurice ? Comment peux-tu oublier que c’est à cause de cet individu que nous avons dû nous soumettre aux règnes d’un Aneerood Jugnauth, d’un Navin Ramgoolam et d’un Pravind Jugnauth ? Comment peux-tu ne pas te rappeler que nous avons failli passer fin 2014 à un système semi-présidentiel qui aurait été catastrophique pour nous, avec Navin Ramgoolam comme président muni de pouvoirs étendus, afin que Paul Bérenger devienne Premier ministre ? Quand allons-nous mettre fin à toutes les mascarades de ce genre, de véritables hontes pour notre pays et extrêmement dangereuses pour notre bien commun et notre avenir ?

  1. Xavier Duval, ou l’essence de l’insignifiance

Nous n’aurons pas beaucoup à dire sur le dernier de la « Bande des Quatre » : nous estimons, en effet, que lui et son parti n’ont plus aucun rôle significatif à jouer à Maurice à l’avenir. Il aura seulement servi à montrer à quel point Navin Ramgoolam, leader d’un parti qu’il qualifie de « national » peut se tromper dans le réveil des partis agonisants. À Dieu va, petit prince, fils du Roi !

En conclusion, nous estimons que pour faire sortir Maurice de cette voie appauvrissante que nous subissons depuis si longtemps, il nous faut nous débarrasser de ceux des politiciens qui ont symbolisé la déchéance graduelle que nous subissons et la déliquescence à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui.

Quatre politiciens doivent être renvoyés sans hésitation de notre vie publique, pour toujours : Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Duval. Pour nous, ils représentent un monde qu’il faut faire disparaître le mois prochain. Leurs partis resteront, évidemment, mais eux-mêmes doivent être battus, sans pitié ! Ils ont été trop décevants, depuis trop longtemps, à beaucoup trop de points de vue ! Le peuple doit les exclure de la communauté nationale.

Confions notre avenir à d’autres politiciens qui paraissent sincères et compétents, et qui méritent notre confiance. Nous en avons désespérément besoin !

A. Jean-Claude Montocchio