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Voici venir le temps des élections…

Voici venir le temps du financement des élections…

Voici venir le scandale du financement des partis politiques par le « secteur privé »

Voici donc venir le temps du laxisme moral et de la négation de la démocratie à Maurice !

À la tête d’une des principales institutions du secteur privé de Maurice pendant près de trente ans, nous avons vu défiler beaucoup de choses en termes de relations entre le public et le privé.

Exemple : en 1997, après discussion avec un collègue qui gérait à l’époque une autre instance du privé, et pas des moindres, nous avons décidé de tenter le coup : sensibiliser les pontes des entreprises privées à la nécessité pour elles d’arrêter de financer les partis politiques, au vu des graves conséquences que ces financements avaient sur la marche des activités économiques et de la saine concurrence.

Des approches envers ces messieurs ont été faites en deux occasions. En deux fois, la réponse a été « Niet ! Pas question ! ». Et donc, les arrangements secrets ont continué.

Ce financement occulte des partis et des leaders politiques souhaitant accéder au pouvoir ou tentant de le conserver a eu au fil des ans de graves conséquences pour le développement du pays, mais non pas évidemment pour les financeurs, pour les raisons suivantes :

  • Le capitaliste, pour utile que soit (et doive être reconnu) son rôle dans la promotion des activités économiques, n’est jamais un altruiste. S’il finance un parti politique, il doit retrouver quelque part son « investissement », sinon il n’aurait aucun intérêt à le faire. Ce qu’il obtient comme avantages après, on ne peut pas généralement le savoir : c’est le même principe qui prévaut avec les réseaux secrets traditionnels, avec le résultat que l’on ne peut au mieux que constater (en regardant avec beaucoup d’attention) les résultats concrets de ces ententes discrètes. Ainsi donc, les capitalistes doivent toujours être « encadrés » de près : il s’agit là de la seule façon de restreindre ce qu’on appelle « le capitalisme de connivence » (ou « la recherche de rente ») ;
  • Les politiciens, de leur côté, acceptent de l’argent pour se faire élire et développent donc forcément des obligations envers leurs « bienfaiteurs », ce qui signifie qu’il leur est difficile après de refuser d’avaliser des requêtes qui leur sont formulées subséquemment par ces derniers ;
  • Très concrètement, cette « collaboration » dans laquelle le politicien est juge et partie obligée se traduit par l’absence totale de critiques de la part de l’un à l’encontre de l’autre et réciproquement. Demandez à un gros de la place ce qu’il pense d’un dossier ou d’une situation où il y a manifestement des observations négatives à formuler contre le gouvernement en place : il refuse obstinément de le faire. Il détourne sa réponse en invoquant la nécessité de considérer, avec optimisme, le côté positif des choses. Comment voulez-vous qu’il formule une critique contre un individu ou un parti qu’il a financé précédemment ? Meu voyons… ça ne se fait pas ! Et c’est mettre les relations futures sur une tangente risquée.
  • Il en a résulté, depuis une trentaine d’années, une situation extrêmement malsaine issue de ces arrangements, avec pour résultat le fait que les politiciens se considèrent comme des intouchables et refusent aujourd’hui toute critique venant des entrepreneurs. Cela est devenu tout simplement impensable, et le « langage politiquement correct » s’impose en toutes circonstances. Pis, des flatteries doivent être adressées à nos petits potentats de temps en temps, lorsque les circonstances le dictent. Les appréciations adressées l’année dernière au mentor par l’un des représentants importants du secteur hôtelier lors d’une soirée de célébration quelconque étaient d’un grotesque ahurissant et d’un ridicule vraiment achevé. Mais, que voulez-vous, n’est pas opportuniste affirmé ou narcissique coléreux qui veut !
  • En raison de cette situation, la méritocratie est pénalisée à Maurice et la concentration des moyens financiers entre les mains d’un nombre restreint de personnes devient de plus en plus forte. L’entrepreneuriat reste très concentré chez nous. De plus, ce qui est tout aussi grave, les tentacules de ces gens vont chercher très loin, notamment du côté de la diffusion d’informations de manière courante. Ils sont tout simplement incritiquables. Autant dire que c’est la perception même des choses par le Mauricien moyen qui est faussée. Tant pis pour le frein au développement du sens critique des Mauriciens et de la démocratie éclairée dans le pays.

Nous allons maintenant vous raconter une petite histoire, puis vous livrer notre point de vue catégorique sur deux situations.

   1. Je me tais, tu te tais, il se tait…

À cause des raisons que nous avons présentées ci-dessus, tous les présidents du Joint Economic Council depuis le départ de M. Maurice Paturau en 1993 (devenu maintenant Business Mauritius), ont toujours refusé de critiquer les actions du gouvernement publiquement. Tout est toujours OK dans l’ensemble, et le budget présenté chaque année reçoit des propos superficiels ou partiels des principaux représentants du privé. À part quelques timides et brèves nuances parfois, tout est toujours approprié !

Un seul président du Joint Economic Council s’est différencié du lot. Son nom ?  Jacques de Navacelle. Cet individu d’origine étrangère ayant acquis la nationalité mauricienne, docteur en philosophie, directeur général d’une institution bancaire puis d’une compagnie d’assurance à Maurice, a été le seul et unique président du JEC à poser fermement et publiquement des questions pertinentes et embarrassantes mais ô combien nécessaires à Navin Ramgoolam, lors du mandat de ce dernier entre 1995 et 2000.

Rien que pour cela, nous avions de l’admiration pour ce banquier, d’autant qu’il nous avait invité à nous joindre à lui pour fonder à Maurice une section de Transparency International, l’une des rares instances, sinon l’unique, à tenter localement de s’opposer à la corruption et au trafic d’influence au sein du service civil local.

Mais il avait l’habitude de chanter   J’irai revoir ma Normandi-i-e, C’est le pays qui m’a donné le jour…

avec le résultat qu’il a fini par repartir pour la France.

Mais, comme il avait laissé à Maurice un ou des enfants qu’il avait eu(s) avec son épouse mauricienne, il est revenu chez nous et une fois, bien regrettablement, il s’est aventuré à défendre un industriel mauricien indéfendable qui employait à l’époque son fils. Patatras !  Il a perdu beaucoup dans mon estime, ayant montré que la rigueur et l’objectivité s’arrêtent parfois là où commencent les relations privilégiées entre un père et son fils. Dommage !

Vivre sa vie sans se contredire, voilà ce qui semble impossible pour les humains !

Mais Jacques de Navacelle (d’origine étrangère, répétons-le) restera, dans l’histoire du JEC, comme le seul de ses présidents ayant assumé ses fonctions pleinement et correctement, en faisant face ouvertement à ses responsabilités au lieu de se défiler, de peur de déplaire aux petits politiciens de notre île. Il n’aurait certainement pas hésité, s’il avait été à ses fonctions en 2015, de dire ses quatre vérités aux Jugnauth sur le renvoi de Megh Pillay d’Air Mauritius, une compagnie publique cotée en bourse. Il en allait cette fois-là du principe et du sort de l’entreprise libre à Maurice et, pour certains pontes, ce renvoi semblait ne rien signifier ou ne pas valoir le risque de s’élever contre. Trop à perdre !!! C’est ce qu’on appelle en langage clair de la lâcheté et de la démission morale.

La politique et le secteur privé sont figés depuis longtemps à Maurice. Rien ne semble être en mesure de provoquer l’élimination de la corruption douce et dure, des abus de pouvoir, du trafic d’influence et de la concentration extrême des ressources financières dans les mains d’un nombre très restreint d’individus. Par ailleurs, le manque de conscience et le pouvoir d’encaissement de la majorité de la population sont tout simplement désespérants. Une échelle de quelques valeurs fondamentales et un sens du bien commun restent toujours à mettre sur pied dans l’île : c’est dire combien le pays est archaïque et chemin à parcourir est encore long…

   2. Le financement des partis politiques

Cette vieille question profondément immorale, longtemps restée confidentielle et ayant gravement pénalisé le pays par ses conséquences désastreuses sur notre système libéral, revient au-devant de l’actualité aujourd’hui.

L’on pouvait s’y attendre. Juste après les élections de fin 2014, certains organes de presse en ont brièvement parlé (une grande première !), et il y a eu aussi des déclarations indécentes de certains pontes de temps en temps. Ainsi, le 2 juillet 2014, l’un d’eux n’a pas hésité à faire part à des journalistes que « financer les élections en partie, c’est aider la démocratie… ». Rien que ça !!!

On a envie de demander à ce monsieur : « Et quand votre argent sert à bafouer l’équilibre et l’objectivité des informations à Maurice par une MBC contrôlée comme elle l’est par des politiciens que vous avez aidés à faire élire, parlons-nous bien de démocratie ? »  « Et quand la MBC devient un paillasson du pouvoir, est-ce que vous critiquez ouvertement les politiciens en place pour leur infantilisation continue de la population ? » Certains patrons sont de dangereux rigolos.   

De son côté, Navin Ramgoolam, qui déclarait récemment à Grand Bassin qu’il souhaiterait agir comme le guide politique du peuple (excusez son paternalisme et son peu de modestie), a fait savoir, dans l’interview qu’il a accordée à IOC News le 18 décembre 2015, que l’on devait s’attendre à ce que le financement des élections par le secteur privé continue, et qu’il estimait que les fonds dépensés par tous les partis lors d’une élection générale à 800 millions de roupies. Comme vous voyez, chers lecteurs, chacun a ses priorités et l’île Maurice, en tant que pays en développement, n’a aucunement besoin d’économiser un tel montant et le consacrer à des services sociaux.   

Nous en venons maintenant à une situation où on nous annonce que les représentants de l’organisme chapeautant le secteur privé « discute » (si tant est que ce soit le verbe qui convient) avec le parti politique en place de la régularisation de la situation actuelle, et de son remplacement par un arrangement concrétisé par une législation portant règlement de la façon dont ces financements pourraient s’effectuer dans l’avenir, toujours par les entreprises privées. Cette démarche est tout simplement inacceptable, et il faut à tout prix l’arrêter.

Il faut l’arrêter, car il n’appartient ni au secteur privé, ni à l’un des partis politiques (celui qui est actuellement au pouvoir) de décider de la façon dont il faut régler une question aussi importante que celle du financement des élections. Chacun d’eux est partie prenante dans cette démarche, et ne peut agir en tant que juge et partie dans les décisions à prendre.

Il y a deux ans, le vieux rustre a demandé à Xavier Duval d’aller s’occuper d’une refonte du système électoral à Rodrigues. Il y a quelques mois, Pravind Jugnauth a mis en avant une proposition de réforme de notre système électoral qui était risible. Lorsqu’on permet à des politiciens et à des entrepreneurs de discuter de mesures dont l’incidence pour eux se répercute sur d’autres qui n’ont pas voix au chapitre mais qui devraient quand même être impérativement consultés, on bafoue la démocratie. Dans la circonstance, politiciens et entrepreneurs sont des parties prenantes, des parties directement intéressées, des parties forcément subjectives dans leur approche et leurs points de vue, et ils n’ont aucun droit d’agir seuls.

Aucun parti politique, et aucune instance du privé ne peut s’arroger la prérogative de décider comment financer les candidats aux élections de Maurice. La seule et unique partie qui doit et peut définir une telle politique, c’est le peuple lui-même, qui n’a donné aucune directive au parti au pouvoir, lors des dernières élections, de négocier cette politique pour son compte.

Ainsi, la seule initiative que peut prendre le Premier ministre actuel (qui concentre comme on sait dans ses seules mains tous les pouvoirs, à l’exception du judiciaire) est de charger son ministre de la Justice de constituer une commission composée de personnes neutres, capables, objectives et non-engagées politiquement avec le mandat d’étudier et d’élaborer des propositions en matière de financement des élections, notamment en se rendant dans les différents districts, en rencontrant la population et les instances régionales et en dégageant des propositions de mesures au niveau national.

Pour clore cette question, signalons que depuis longtemps déjà, les autorités compétentes dans les pays développés ont compris qu’il n’est non seulement pas souhaitable que des entreprises financent les partis politiques, pour d’évidentes raisons, mais qu’il est impératif que les dépenses des partis politiques pour les campagnes électorales (ainsi que d’autres considérations comme le temps de parole à l’antenne) soient strictement contrôlées par les autorités, de manière totalement transparente pour tous.

Il n’appartient qu’à l’État et à l’État seul, dans un pays aussi décadent que Maurice sur les plans de la dignité et de l’élémentaire moralité, de financer les consultations populaires, sur la base de règles strictes. Toute autre formule ne peut qu’être une basse incitation au trafic d’influence et à ses effets délétères.

Pour terminer, nous nous permettons, chers lecteurs, de vous donner un conseil : ne vous identifiez jamais à un parti politique, car il y a à prendre et à laisser chez chacun d’eux. Il faut surtout s’assurer qu’un jour, la possibilité du vote blanc existe. C’est le seul outil qui permet d’exprimer clairement le rejet par les votants des candidatures proposées, ce qui est nettement mieux que de déposer un bulletin nul dans l’urne, ce que l’on est obligé jusqu’à présent de faire à Maurice.

 

OYEZ !  OYEZ !  BONNES GENS ! Voici les dernières nouvelles de la Macronie en France…

Son nom commence tout juste à être connu à Maurice. Juan Branco, fils d’immigré espagnol, intelligence supérieure ayant effectué de (très) brillantes études et avec un parcours professionnel exceptionnel malgré ses 30 ans, nous révèle et nous apporte la preuve que Macron a été « placé » à l’Élysée par Bernard Arnault et Xavier Niel, qui sont puissamment riches et contrôlent 80/90 % de la presse et des magazines français.

Pour votre information, Emmanuel Macron a paru à la « une » des journaux environ dix fois plus en 2017/2018, avant les élections présidentielles, que ses concurrents. Si vous voulez savoir quelle peut être dans certains pays l’influence néfaste de la presse sur l’opinion publique et la façon de voter, alors je vous recommande fortement de dégager du temps et de visionner l’ouvrage et les vidéos suivants :

  • Juan Branco, décembre 2018, ‘Crépuscule’ (d’Emmanuel Macron) – ouvrage en téléchargement gratuit sur l’Internet (recherche Google) ;
  • Interview de J. Branco par Daniel Mermet : Émission ‘Là-bas si j’y suis’. Titre de la vidéo « Juan Branco désosse Macron Entretiens ». À trouver à travers Google et visionner en priorité ;
  • À voir aussi deux vidéos sur YouTube intitulés : « L’illusion de la démocratie en France Juan Branco [EN DIRECT-1] et « SUD RADIO – Emmanuel Macron n’a plus la légitimité suffisante ».

Comme le dit Daniel Mermet :

« Léché, lâché, lynché. La règle des trois « L » est bien connue parmi ceux qui connaissent gloire et beauté. C’est ce qui arrive à Emmanuel Macron. Hier, le beau monde des médias le léchait avec ravissement, et voilà qu’aujourd’hui le peuple demande sa tête au bout d’une pique. Le petit prodige est devenu le grand exécré.

Rien d’étonnant, les riches l’ont embauché pour ça, il est leur fondé de pouvoir, il est là pour capter toute l’attention et toutes les colères, il est leur paratonnerre, il est leur leurre, en somme. Tandis que la foule hurle « Macron, démission », ceux du CAC 40 sont à la plage. Un excellent placement, ce Macron. De la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à la « flat tax » sur les revenus des capitaux, de la baisse de l’impôt sur les sociétés à la loi Travail qui facilite les licenciements, il n’a pas volé son titre de président des riches. »

A. Jean-Claude Montocchio